Elbeuf, ma ville
Une église du XVe siècle, l'église Saint-Jean
d'Elbeuf
Son Histoire
La fondation de cette église, dédiée à Saint Jean-Baptiste et rattachée à l'origine qu diocèse d'Evreux, date du XV e siècle.
D'importants remaniements architecturaux ont été menés jusqu'au XIX e siècle. La tour d'inspiration gothique est construite au XVII e siècle. Elle fait trante trois mètres
de haut et a servi de tour de garde pendant la seconde guerre mondiale. La façade occidentale et monumentale avec ses éléments de décoration baroque est particulièrement remarquable. En 1992,
l'ensemble du bâtiment est classé au monument historique.
L'église
Saint- Jean est construite selon un plan allongé à trois vaissaux, comprenant une nef et deux collatéraux. Deux petites chapelles latérales de part et d'autre d'une grande chapelle axiale
s'ouvrent sur un choeur avec déambulatoire. Elles ont été construites en 1874.
L'ensemble est bâti en pierre de taille et calcaire. La couverture est faite d'ardoises et de tuiles vernissées.
A l'intérieur, une série de onze verrière du XVI e siècle sont
classées Monuments Historiques en 1862. Le grand orgue, restauré en 1858 par Cavaillé-Coll, est classé Monument Historique en 1980. Il est composé de 40 jeux sur 3 claviers manuels et pédalier.
Il conserve encore 16 jeux d'origine des XVII e et XVIII e siècles.
Passé la sacristie, où les fidèles se réunissent encore les lundis, mercredis et samedis soirs pour la
messe, un petit couloir mène au coeur de l'église Saint-Jean, fermée depuis trois ans maintenant.
Tout de suite l'odeur d'humidité et d'excréments de pigeons prend à la gorge. Le crépi a gonflé par endroits et s'effrite, quand ce ne sont pas des morceaux de piliers qui se sont effondrés. Sur
chaque meuble, statue, rebords, l'épaisse couche de poussière fait concurrence aux fientes d'oiseaux.
Jacqueline Olive, qui nous a ouvert les portes du lieu, s'en désole. " C'est bien
triste. Regardez l'état dans lequel c'est." La toiture, longtemps perméable, a laissé l'eau de pluie s'infiltrer dans les murs. La voûte d'un des bas-côtés s'est ainsi effondrée.
Dans la chapelle de la Sainte- Vierge, le plafond, peint en bleu, est maculé de moisi. Heureusement, les travaux menés par la mairie, dont la troisième phase vient de se terminer, ont permis de
rendre l'étanchéité à la toiture. Mais plus chers qu'escomptés aux vues des dégâts, ils ont dû se limiter à la toiture de l'église.
Une partie de la sacristie et de la chapelle d'hiver est donc toujours soumise aux
aléas du temps. Dans les couloirs, les seaux remplis d'eau tentent de limiter l'inondation. Quand le plafond n'est pas noir, il est effondré. Tous les placards ont dû être vidés. "C'est dommage,
c'étaient des beaux meubles. Maintenant, il faudrait tout casser pour remettre à neuf."
Un bâtiment classé monument historique
Pendant les travaux, une verrière s'est cassée. Les pigeons en ont profité pour rentrer à l'intérieur du bâtiment. " Il y en a eu jusqu'à une quinzaine, avant que les ouvriers bouchent le trou."
Et aux outrages de la pluie, ils ont rajouté les leur. En plus de leurs déjections qui maculent le mobilier "d'origine" et le sol, les oiseaux ont mis à mal les vitraux dont certains datent du
XVe siècle. " En essayant de sortir, ils les cassent."
Lentement mais sûrement, cette église se dégrade. Elle nécessiterait une grande opération de restauration, mais
le coût pose problème. " La mairie ne peut pas en assumer le coût seule, explique Didier Fontaine, l'adjoint chargé des travaux. Il faut que l'état mette au bout." Ce qui ne devrait pas être
difficile vu que le bâtiment est classé au monument historique depuis 1992. Mais voilà, avec la conjoncture actuelle, cela risque d'être très difficile. "On attend les analyses faites par les
bâtiments de France."
A.L.
JOURNAL D'ELBEUF N° 4912
L'ETAT TRAÎNE DES PIEDS
Voûte éffondrée, moisissures, crépis dés&grégé, inondation, colonnades abîmées, poussière, vitraux cassés
... L'état des lieux de l'église Saint-Jean, à Elbeuf, n'est pas fameux. D'ailleurs le bâtiment n'est plus ouvert au public depuis trois ans, les fidèles se contentant de la sacristie pour les
trois messes hebdomadaires.
Pourtant le lieu recèle des trésors comme ses vitraux du XVI e siècle ou son grand orgue dont seize
jeux sont encore d'origine. Ce qui lui a valu un classement aux Monuments Historiques en 1992.
De relance en relance
la chapelle de la Saint Vierge
C'est le cas, en tout cas pour le département et la ville. Voilà deux ans que la Seine Maritime a inscrit un million d'euros à son budjet pour la rénovation du
bâtiment. Mais l'Etat, lui, fait traîner les choses et ça bloque tout.
En effet, l'église Saint-Jean, en tant que bâtiment classé, est sous l'égide de l'Etat en ce qui concerne
n'importe quels travaux. C'est l'Etat, par le biais du ministère de la culture, qui prescrit et qui a la maîtrise des travaux. Rien ne peut se faire sans son accord.
Et le ministère, en ce moment, doit faire face à un "afflux de dossier". C'est, en tout cas, la réponse qui a été faite à Didier Marie, président du Département et de l'agglo et donc très
impliqué dans le dossier. Ainsi tout le monde attend que les études préalables à la restauration soient faites. "On a pourtant relancé plusieurs fois", se désole Didier Marie. "Ca fait plusieurs
années que nous demandons à l'Etat d'intervenir. Ca nous peine car on ne peut pas rouvrir le lieu, ni au culte, ni au public."
Une première tranche de travaux presque terminée
La ville a toutefois réussi à parer au plus pressé. La toiture, dans un état lamentable, laissait passer l'eau de pluie. Les infiltrations ont ainsi causé d'importants dommages intérieurs aux
voutes et aux piliers.
En 2002, Elbeuf reçoit donc l'autorisation de procéder aux travaux. Ils se déroulent en trois phases de fin 2003 à début 2009. Rénovations des parties de charpentes en mauvais état, traitement au
fongicide ( contre les champignons ), remplacement des rigoles et pose de tuiles et d'ardoises, il faut cinq ans pour rénover la toiture.
La première phase concerne la couverture de la nef. La décision est prise en mai 2002, mais les travaux ne peuvent commencer que fin 2003. Coût de l'opération : 535 000 euros hors taxes. La
deuxième tranche, la réfection des toitures du bas-côté nord, prend elle aussi du retard. " On a été obligé de faire pression. " Elle co^te 592 000 euros HT. Enfin, la troisième tranche,
concernant la toiture du bas-côté sud, commence courant novembre 2007. Initialement prévus pour neuf mois, les travaux viennent juste de finir avec l'enlèvement, récemment des échafaudages.
Pour ces travaux, l'Etat a subventionné la somme nécessaire à hauteur de 75%. Mais la dégradationtrès importante de la charpente n'a pas permis de finir la restauration. Avec l'argent alloué, il
aurait fallu 201 000 euros HT pour rénover les absides.
Parallèlement, la mairie lance en mai 2008, la mise en conformité électrique du clocher de l'église. Elle en profite pour réparer les mécanismes des trois cloches, ainsi que pour modifier les
marteaux afin d'éviter que les cloches ne fêlent. Le cadran et les aiguilles sont remplacés. Enfin le beffroi est stabilisé grâce à des plaques métalliques. La mairie prend seule en charge les frais qui s'élèvent à 13 000
euros.
C'est ce que voudrait faire le département avec la rénovation intérieure. " Avec les un million d'euros que nous avons mis de côté, il y a moyen de faire beaucoup de choses, il faut juste
que l'Etat mène les études ", conclue Didier Marie.
En attendant, la ville a tenté de protéger ce qui pouvait l'être. Les bancs ont été déplacés à l'église Saint Etienne. L'orgue et certains meubles ont été bâchés pour les protéger de l'humidité,
et des piliers ont été renforcés pour assurer leur stabilité.
A.L du journal d'Elbeuf